Birmanie : Yangon

  Quel calme dans les rues de Yangon ! Les scooters sont interdits, ça doit en être une des raisons. Et puis, il règne une certaine paix dans cette ville, paix qui se dégage des habitants. Nous nous sommes balladés dans le centre un jour férié.  


Certaines petites rues étaient fermées au trafic et des jeux étaient organisés entre voisins. Le parc central était rempli de Birmans se reposant à l'ombre. Un groupe de jeunes chantaient des chansons accompagnés d'une guitare.



Dans la rue, quand je croise un regard, je souris et reçois souvent un beau sourire en retour, parfois un peu gêné.
Dans un resto le midi, il n'y avait plus de table libre et 2 Birmanes nous ont invités à la leur. Ca a été l'occasion d'apprendre mes 2 premiers mots de birman. Les gens sont si agréables que je suis de nouveau motivée pour apprendre des mots dans une nouvelle langue, essayer de communiquer avec eux, et les faire sourire. Au Vietnam, nous avons été assez paresseux à ce niveau-là. Faut dire que ce n'était pas indispensable non plus...

Certains habitants de Yangon ressemblent à des Indiens, avec une peau très foncée et des traits plus ronds. D'autres ont des yeux plus bridés, des traits plus chinois, et la peau plus claire. La couverture d'un bouquin titre "Birmanie, entre la Chine et l'Inde". Ce pays a l'air d'avoir été un carrefour culturel et économique pendant longtemps.

Beaucoup d'hommes portent des "longjis", une espèce de tissu enroulé autour de leur taille qui descend jusqu'aux chevilles. Certains portent une chemise ou une veste en jeans au-dessus plutôt qu'une chemise plus classique. Comme il n'y a pas de poche, ils calent leur porte-feuille ou leur téléphone entre leur longji et leur taille.  La plupart des femmes sont également vêtues d'une jupe similaire, avec une coupe adaptée et des motifs différents. Certains jeunes, comme au Vietnam, teignent leurs cheveux dans les tons orange. Ceux-là portent plutôt un jeans bien moulant.

Les trottoirs sont en très mauvais état.  Même s'il y a plein de gens et de choses à regarder, notamment des anciens batiments de l'epoque de la colonie anglaise, il faut aussi faire attention où on met les pieds !


Savez-vous que Yangon, plus couramment appelé Rangoun en français,  n'est plus la capitale de la Birmanie ? En 2005, le régime l'a déplacée dans une nouvelle ville créée à cet effet dans le centre du pays : Nay Pyi Taw. Nous n'irons pas la voir car il paraît que c'est du genre de Canberra en plus vide et plus surréaliste.  Ca pourrait être intéressant mais il y a tellement de plus belles choses à voir et nous n'avons "que" 28 jours de visa :-)

Yangoun, c'est la fameuse pagode Shwedagon, un temple stupa recouvert d'or. Comme en Thaïlande,  me dit Moïse. Comme je n'ai encore jamais vu ça,  j'ai été assez impressionnée.  Les Birmans sont majoritairement bouddhistes et très fervents. Serait-ce ça aussi qui explique la sérénité qu'on ressent ?



Il y a aussi quelques mosquées à Yangon, et on entend l'appel à la prière.  Et une synagogue et des églises, dont 2 (!) cathédrales. Tout ce petit monde a l'air de vivre paisiblement ensemble. Cependant, dans l'État près du Bengladesh, il y a de fortes tensions. Un parti extrémiste anti-musulman a même été créé par un moine bouddhiste, plutôt surprenant. 

En nous balladant dans le quartier de notre hôtel, en-dehors du centre, nous avons croisé un Birman dans la soixantaine qui a commencé a nous faire la conversation. Apres avoir enseigné l'anglais pendant 17 ans, il a travaillé dans le commerce.  Pas de langue de bois : il s'est plaint de la stagnation et a critiqué les militaires.
Un autre Birman qui a un peu discuté avec moi devant un étal de livres m'a dit fièrement qu'il a écrit une chanson sur Aung San Suu Kii et que son frère avait fui la Birmanie après avoir été emprisonné.
 De nombreux calendriers à l'effigie de la Lady, comme l'appelle Luc Besson dans son film, sont en vente dans la rue.

Après 2 jours, nous sommes sous le charme de la Birmanie. Pourvu que ça dure :-)